Qu’est-ce que l’acidification des océans ?
L’acidification des océans désigne la baisse progressive du pH de l’eau de mer, un phénomène principalement causé par l’absorption croissante du dioxyde de carbone (CO₂) émis par les activités humaines. Depuis le début de la révolution industrielle, les océans ont absorbé environ 25% des émissions anthropiques de CO₂, ce qui a provoqué une augmentation de 26% de leur acidité. Ce processus chimique transforme le CO₂ dissous en acide carbonique, modifiant la chimie de l’eau et réduisant notamment la disponibilité des ions carbonate essentiels à nombreux organismes marins pour former leurs coquilles et squelettes calcaires.
Pourquoi l’acidification des océans est-elle préoccupante ?
L’acidification des océans est la septième des neuf limites planétaires, et cette limite a été officiellement dépassée en 2025 selon des rapports scientifiques récents. Ce dépassement est alarmant car il fragilise la capacité naturelle des océans à réguler le climat en absorbant le CO₂ atmosphérique. Plus l’acidité augmente, plus les océans deviennent moins efficaces comme puits de carbone, renforçant ainsi l’effet de serre et le réchauffement global.
Les conséquences sur la vie marine
Le changement chimique de l’eau de mer a des effets délétères sur de nombreuses espèces. Les organismes marins qui dépendent des carbonates, comme les coraux, mollusques (huîtres, moules, palourdes), et certains types de phytoplancton, ont du mal à construire et maintenir leurs structures calcaires fondamentales. Cela peut ralentir leur croissance, réduire leur reproduction, et augmenter leur mortalité.
L’acidification affecte aussi le comportement, la reproduction, et la survie de certains poissons et invertébrés. Par exemple, des modifications du système olfactif des poissons ont été observées, perturbant leur capacité à détecter les prédateurs ou les zones de reproduction. Par ailleurs, l’impact sur le phytoplancton menace la base même de la chaîne alimentaire marine, avec des conséquences qui peuvent se propager à tout l’écosystème.
Répercussions écologiques et socio-économiques
Les récifs coralliens, parmi les écosystèmes les plus riches du monde, sont particulièrement vulnérables. Leur dégradation entraîne une perte massive de biodiversité et menace directement les moyens de subsistance de millions de personnes dans le monde, notamment les communautés côtières qui dépendent de la pêche et du tourisme.
L’acidification induit aussi des changements dans la composition des communautés marines, provoquant des migrations d’espèces et des réorganisations écologiques qui amplifient le risque d’effondrement local des populations.
Enfin, en fragilisant les océans, l’acidification menace aussi des services écosystémiques vitaux comme la filtration de l’eau, la régulation du climat, ou le stockage du carbone.
Perspectives et solutions
La lutte contre l’acidification des océans passe principalement par la réduction drastique des émissions de CO₂ fossile, seule manière efficace d’interrompre ce cercle vicieux. D’autres efforts complémentaires incluent la protection et la restauration des écosystèmes marins (zones humides, mangroves, récifs coralliens) qui jouent un rôle crucial comme puits de carbone.
La recherche scientifique continue d’affiner la compréhension des mécanismes d’acidification et de ses impacts, permettant de mieux anticiper les évolutions futures et de développer des stratégies d’adaptation.
Enfin, les politiques internationales, telles que les accords climatiques et les conventions sur la biodiversité, sont des leviers indispensables pour coordonner une réponse globale à ce défi planétaire.
L’acidification des océans symbolise un changement environnemental dont la rapidité et l’ampleur dépassent largement ce qui a été observé au cours des millions d’années passées. Pour préserver la santé des océans – et donc le futur de la planète – une mobilisation urgente et massive est désormais incontournable.
FAQ sur l’acidification des océans
Qu’est-ce que l’acidification des océans ?
L’acidification des océans correspond à la diminution du pH de l’eau de mer, due principalement à l’absorption du dioxyde de carbone (CO₂) émis par les activités humaines. Ce phénomène rend l’eau plus acide, ce qui perturbe la chimie marine.
Pourquoi parle-t-on d’acidification alors que l’océan n’est pas acide ?
Même si le pH de l’océan reste supérieur à 7 (donc basique), le terme « acidification » désigne l’augmentation de l’acidité relative, c’est-à-dire la baisse du pH par rapport à des niveaux antérieurs.
Quelles sont les causes principales de l’acidification des océans ?
Elle est causée par la dissolution de CO₂ atmosphérique dans l’eau de mer, issue de la combustion des combustibles fossiles et de la déforestation, ce qui forme de l’acide carbonique dans l’océan.
Quels effets l’acidification a-t-elle sur la vie marine ?
L’acidification réduit la concentration en ions carbonate, essentiels à la formation des coquilles et squelettes des organismes marins comme les coraux, mollusques et certains planctons, fragilisant la biodiversité.
Quelles conséquences pour les écosystèmes et les humains ?
La fragilisation des récifs coralliens et la disparition d’espèces-clés perturbent les chaînes alimentaires marines, affectant la pêche et les moyens de subsistance des populations côtières.
L’acidification est-elle liée au changement climatique ?
Oui, les deux phénomènes partagent la même cause : l’augmentation du CO₂ atmosphérique. Mais ils agissent différemment : le changement climatique modifie la température, tandis que l’acidification modifie la chimie de l’océan.
Est-ce que l’acidification des océans est réversible ?
La neutralisation complète du CO₂ dans l’océan par des processus naturels prend des milliers d’années. À l’échelle humaine, l’acidification persistera des siècles sans réduction massive des émissions.
Peut-on agir pour limiter l’acidification ?
Réduire drastiquement les émissions de CO₂ représente la solution principale pour ralentir le phénomène. La protection et restauration des écosystèmes marins peuvent aussi aider.
Où suivre les recherches et données sur l’acidification ?
Des institutions comme le Stockholm Resilience Centre, le GIEC et des centres océanographiques publient régulièrement des études et mises à jour sur ce sujet.